Depuis l’invention des premiers algorithmes statistiques, les progrès de l’IA sont considérables. Cette intelligence “apprenante” de la machine offre de grandes opportunités dans de nombreux secteurs, notamment celui de l’énergie et de l’industrie. En effet, les modèles statistiques d’IA, construits sur la base de données réelles industrielles, permettent de visualiser en temps réel les dérives énergétiques et d’en identifier des causes possibles, mais aussi de calculer un gain énergétique potentiel et de tester diverses approches pour l’atteindre (voire le dépasser !).
Après un bref rappel historique sur les origines de l’intelligence artificielle, découvrez dans cet article le potentiel de l’IA dans l’industrie au travers de l’approche de nos Data Scientists et d’un cas d’application concret sur site.
Historiquement, la notion d’Intelligence Artificielle date de la seconde moitié du 20ème siècle : dès les années 50, le premier logiciel capable d’apprendre à jouer aux échecs voit le jour. Le terme IA est inventé en 1956. Le terme machine learning, en 1959.
Entre les années 60 et 90, les ordinateurs sont peu performants, les moyens techniques sont limités… L’IA est encore jeune. On appelle cette période “l’hiver de l’IA”.
Entre 1996 et 1997, l’IA “Deep Blue” - programme lancé par IBM - bat le champion du monde d’échecs !
Rebelote en 2016, le champion du jeu de Go - plus complexe que le jeu d’échecs - est battu par Deep Mind, IA programmée par Google, environ 20 ans plus tôt que ce à quoi tout le monde s’attendait !
Une des définitions simples de l’IA pourrait être : “programmes informatiques en mesure d’ajuster leur comportement en fonction des traitements et mesures qu’ils ont à effectuer”. On parle d’intelligence artificielle “apprenante”.
La Data Science, discipline englobante permettant de développer des algorithmes pour l’IA, se trouve au coeur de 3 thématiques :
A leur intersection, on retrouve différentes compétences majeures dans le domaine de l’énergie : la manipulation de données, l’analyse exploratoire, et la modélisation.
Dans l’industrie, on peut définir qu'un modèle est une représentation mathématique d’un phénomène, par exemple la consommation énergétique.
Le modèle a pour but d'analyser ce phénomène en le simplifiant, c’est-à-dire en le « réduisant » à la somme de quelques variables d’influence afin d'en clarifier sa compréhension. On parle aussi de variables explicatives, ou de Features (e.g. une donnée issue de la production).
Le machine learning et le deep learning, deux familles de modèles en intelligence artificielle
Chez Energiency, les Data Scientists utilisent 2 familles de modèles :
Schéma illustrant les étapes de modélisation d’un phénomène industriel avec l’intelligence artificielle
La première étape est de savoir ce que l’on veut chercher et optimiser ! En analysant le contexte industriel, les Data Scientists vont alors se poser les questions suivantes :
Une erreur courante serait de collecter un maximum de données au hasard. Or, la bonne pratique est de plutôt commencer par formuler une problématique, puis d’identifier les données utiles qui permettront de répondre au problème.
Dans le domaine de l’énergie, ces data sont typiquement :
Après avoir sélectionné les bonnes données, les Data Scientists vont ensuite réaliser une étape de cleaning et de filtres, afin d’exclure les aberrations ou données non pertinentes.
Dans la construction des modèles d’intelligence artificielle, on utilisera bien sûr les données initiales nettoyées préalablement, mais aussi de nouvelles données construites par les Data Scientists. On parle de Feature Engineering.
Ces données sont calculées à partir des variables brutes, mais disposent d’un pouvoir explicatif supérieur. Généralement, ce sont ces types de variables construites qui permettent d’améliorer la précision des modèles.
Exemple de variables calculées :
Vient ensuite une période d'apprentissage du modèle, afin d’ajuster sa précision par itérations.
Il existe des boucles de rétroaction pour corriger les erreurs à chaque étape, en fonction des performances obtenues : c’est le principe de l’apprentissage du modèle d’IA. Pour bien apprendre, un modèle doit être alimenté avec une "bonne" variété de données (en termes d'historique et de nombre de variables à disposition).
Après l'apprentissage, place au contrôle sur table ! Pour évaluer la pertinence du modèle, on le soumet à une période de tests, puis on mesure ses prédictions par rapport à la réalité. Par exemple, on peut s'assurer que le modèle s'adapte bien à des arrêts et à des redémarrages de machines industrielles (à la bonne vitesse, et avec les bons ordres de grandeurs).
Le delta représente alors l'erreur du modèle. Si le modèle est bon, l'erreur est centrée autour de 0.
Une fois le modèle suffisamment entraîné, on peut alors calculer un potentiel de gain énergétique. Pour cela, on regarde les dérives les plus importantes et, via une matrice d'hypothèse, on estime les gains réalisables grâce à l'utilisation du modèle.
Il faut donc s'assurer que les performances soient les plus similaires possible entre l'apprentissage et l'entraînement (on pourra dire qu'on a su consolider une généralisation du modèle à l'ensemble des situations réelles), tout en étant les plus précises possible.
Encore une fois, exactement comme un élève qui apprend à faire des opérations !
Les Data Scientists commencent par une étude de potentiel de gain sur les données historiques (12 à 18 mois de données). Nos équipes vont alors :
En termes de facteurs d’influence, on peut identifier des facteurs avec un poids important (influence forte), mais aussi d’autres facteurs plus légers et ajustables manuellement ou automatiquement, comme les réglages d'une machine (e.g. température de consigne d'un four, fréquence des maintenances, débit de fluide engagé, etc.).
Cette étape permet de définir une cible de potentiel de gain (e.g. pourcentage d’économies d’énergie réalisable sur un atelier). Cet objectif énergétique sera le “cap” à maintenir dans toutes les étapes suivantes.
Une fois les modèles d’IA testés et suffisamment entraînés, les Data Scientists vont implémenter les modèles dans le logiciel de performance énergétique.
La plateforme permet, entre autres, de visualiser les dépenses et d’effectuer un suivi en temps réel de la performance énergétique. On parle aussi de Système de Management de l'Énergie (SME).
💡 Plus de détails sur les SME : Supportés par l’IA, les Systèmes de Management de l’Energie facilitent l’amélioration continue de l’efficacité énergétique, en permettant :
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Ce paramètrage permettra, entre autres, de visualiser :
Une fois le potentiel de gain détecté et la plateforme opérationnelle, l’enjeu est de pouvoir faire les bonnes hypothèses et de pouvoir prendre les décisions pertinentes en fonction des dérives énergétiques et patterns de consommation observés.
Les Energy Managers, garants du suivi opérationnel des consommations d’énergie et de la recherche de pistes de gains concrètes, prennent alors le relais. Parmi leurs missions, on retrouve :
Les Data Scientists mettent à jour les modèles tous les ans - si les performances ont été au rendez-vous -, sur la base des données recueillies sur la nouvelle période.
L’approche globale s’ancre donc dans une logique d’amélioration continue, afin d'identifier de nouveaux gisements d’économie d’énergie, grâce à une analyse très fine des consommations et des facteurs d’influence.
Pour être opérante, l’IA doit être :
Mais attention, l’IA ne reste qu’un outil ! On parle beaucoup de digital, mais le digital seul ne va pas très loin. Les industriels ont besoin de s’armer de compétences, d’expérience et de bonnes intuitions humaines en parallèle. On parle alors d’Intelligence Humaine.
Voilà pourquoi nos équipes sont en étroite collaboration avec les sites industriels, les directeurs-trices industrielles, responsables maintenance, Energy Managers et opérateurs… pour ajuster les modèles et identifier les bons correctifs grâce à l'expérience du terrain. Ce sont ces échanges humains qui assurent la qualité des recherches en économie d’énergie.
Pour découvrir un cas d’application concret des modèles statistiques élaborés par Energiency, téléchargez la success story de SKF, fabricant mondial majeur en roulements :
Vous y découvrirez :
Cet article est un résumé du webinar "L’IA au service de l’industrie", organisé le 13 janvier 2021 par l'ATEE.
Vous vous demandez si l’intelligence artificielle et une étude en data sciences vous permettraient d’identifier de nouveaux gisements d’économie d’énergie ? Chaque situation industrielle étant unique, n’hésitez pas à nous contacter pour que nous étudions votre contexte et votre gestion énergétique actuelle.
En tant qu'auditeur Energie, je me suis rendu compte que les données étaient la plupart du temps inexploitées par les industriels pour réaliser des économies d'énergie. J'ai décidé de créer Energiency afin de mettre l'intelligence artificielle au service des industriels pour accélérer leurs économies d'énergie.
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